EPL
haha un petit cours de Juron Québecois 101!<br /><br />Par exemple, si je dis: Ce crisse-là d'hostie de cave-là m'a volé mon crayon, qui se tire une balle caliss!<br /><br />Avant de détailler le contexte et donc le sens de l'expression, regardons un peu les termes qui la composent, inspirés par les racines catholiques du Québec. Petite mise en garde avant de commencer : si vous désirez employer le vocabulaire religieux, allez-y modérément et faites attention. Lorsqu'on utilise un mot « d'église » tel que crisse, tabarnak, ostie, calisse, ou calvaire, dans le meilleur des cas, on tient un langage plutôt vulgaire, dans le pire, il s'agit d'un blasphème pour la personne avec laquelle on discute.<br /><br />Mais revenons-en à l'expression. D'abord, crisse. Il s'agit d'un mot légèrement différent pour « Christ » et qui reflète mieux la façon dont on le prononce lorsque l'on ne parle pas vraiment de Jésus-Christ (du moins pas avec respect), qui est un prophète pour les musulmans, Dieu pour les catholiques et autres chrétiens, et probablement pas grand-chose pour les autres religions. Crisse est utilisé à toutes les sauces au Québec. On peut avoir un petit crisse qui nous énerve (un casse-pieds), crisser son camp (s'en aller), s'en crisser (s'en moquer), etc. Dans le cas qui nous intéresse présentement, crisse désigne simplement un déplaisant personnage.<br /><br />Puis, plus loin dans la phrase, on rencontre des hosties. Il s'agit d'une sorte de pain consommé lors des rites religieux catholiques pour se remémorer le dernier repas pris par Jésus, avant sa mort sur la croix. Comme pour crisse, hostie possède une graphie distincte (ostie) lorsqu'on l'utilise à mauvais escient… et au Québec, ostie est aussi un mot passe-partout : un ostie de bozo (comme dans Bozo le clown, du moins quand c'est moi qui le dit. Il y a aussi avoir mal en ostie (avoir TRÈS mal), etc. Cependant, l'expression étudiée cette semaine fait référence aux vraies hosties, au pain qu'on mange à l'église (si on y va…).<br /><br />Enfin, l'expression se termine par calice. Le calice est la coupe qui contient les hosties. Et encore là, si on veut l'utiliser de travers, on l'écrit aussi de travers : calisse ! S'emploie à peu près comme crisse, comme dans calisser quelque chose par la fenêtre (jeter par la fenêtre), tout calisser ça là (arrêter ou même abandonner un projet), etc. Mais, l'analyse de l'expression de cette semaine fait appel à l'objet physique, soit la coupe.<br /><br />Bon, sibouere est un peuso-juron, il a été modifié à partir de sibole. On les utilise pour ne pas dire le VRAI mot, donc un blasphème.<br /><br />Alors voila